Le Monde • Twitter et les chercheurs, l’exception française ?

Twitter et les chercheurs, l’exception française ?. Texte de Sylvain Deville, chargé de recherche CNRS au laboratoire de synthèse et fonctionnalisation des céramiques (unité mixte CNRS-Saint-Gobain).

Vérifiez si vous êtes « virable »…

Curieuse appellation que ce FireMe !, moteur de recherche qui propose d’analyser les tweets du profil que vous y entrerez — le vôtre ou celui d’un(e) autre ? — afin de vous livrer un rapport de vos débordements linguistiques sur votre fil.

Bon évidemment, FireMe ! n’identifie que les jurons anglosaxons. Mais il aurait suscité quelques angoisses parmi des imprudents.

Le site TechCrunch — encore lui — tente de rassurer son monde en expliquant un peu mieux quelles étaient les intentions de ces étudiants de l’université de Hanovre (Allemagne) et créateurs de ce moteur de recherche un tantinet singulier. Ce qu’on sait moins pour l’instant — car l’invention est encore jeune —, c’est quels seront les usages détournés de ladite application en ligne et quel degré de nuisance ces usages pourraient-ils causer s’ils sont utilisés par des boss, par exemple.

facebook-recrutement-failNéanmoins, lorsqu’on prend son (futur) patron pour un demeuré débranché du Net au point de se répandre publiquement dans les rues de la Toile, on risque aussi ce genre de désagrément (illustration ci-contre) qui, pour le coup, n’avait pas besoin de FireMe !

 

La pub sur le net : un « sport de combat »

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Comme l’explique Darrell Etherington sur le site Techcrunch, Twitter s’apprête à passer la vitesse supérieure avec le développement de sa nouvelle application qui prévoit une « meilleure » intégration de la publicité. Il faut sans doute comprendre dans ce genre de phrase une plus grande difficulté à se débarrasser de la publicité invasive sur votre fil.

D’ailleurs, la « conférence de presse » à laquelle Twitter Inc. invite les développeurs d’applications tierces qui souhaitent s’y rendre — en nombre limité — le 2 avril prochain précise que ladite presse n’y est pas conviée. Cela est sans compter également le plus que probable retrait en ligne de la version 1 de l’application Twitter qui ne permet pas la diffusion de publicités par le biais du nouvel outil que Twitter met à la disposition de ses partenaires.

La pub dans un ring

Objet de financement des sites et de lutte pour des internautes de plus en plus nombreux, les méthodes pour s’en débarrasser ou lui faire sauter les barrières deviennent un sport de combat qui est encore loin de déclarer un vainqueur.

L’invasion publicitaire a en effet débordé depuis plusieurs mois vers les écrans mobiles — il suffit juste de consulter votre fil d’actualité Facebook, par exemple, sur votre téléphone mobile pour s’en rendre compte à n’importe quel moment — au point que l’usager doit doubler, tripler voire quadrupler d’ingéniosité pour trouver des outils équivalents à ceux qu’il installe sur son ordinateur, tels que AdBlock pour ne prendre que cet exemple le plus connu.

Mais justement. Le sport n’a pas d’objectif politique en soi : il ne cherche pas à montrer la supériorité définitive d’un adversaire sur l’autre. Le sport se veut plutôt une échelle de mesure des capacité de plusieurs adversaires à un instant où dès lors que la victoire est emportée, elle est immédiatement remise en jeu pour le prochain affrontement.

Le combat pour/contre la pub sur le Net commence à prendre cette forme, même si les objectifs qui opposent les pro et les anti sont eux éminemment politiques. Mais ces objectifs semblent loin, perdus dans un brouillard plus ou moins revendicatif. J’en veux pour preuve la réflexion que je me suis faite, il y a quelques jours, en lançant une requête Google sur un ordinateur public. J’avais oublié — moi qui ait installé AdBlock depuis des années sur mes propres bécanes — tout ce qui pouvait s’afficher sur une page de de dix premiers résultats.

Zombies

Et moi qui croyait avoir gagné le combat de la pub invasive, voilà que les annonceurs me rappellent qu’ils ne sont pas morts, qu’ils reviennent et qu’ils ne sont vraiment pas contents, à la manière d’un film de zombies.

Du coup, j’ai retrouvé mes gants de boxe.

Le (bon) feuilleton de l’été

Daniel Thibault : « En 140 caractères, j’ai un format qui m’oblige à être bref, concis et pertinent pour être écouté, et ça me plaît. » (Photo : Jacques Nadeau – Le Devoir)

Feuilleton de l’été : Le Devoir à la bonne idée de publier à un rythme hebdomadaire les portraits d’usagers de Twitter plutôt influents.

Le premier, sur le scénariste Daniel Thibault, pose des bases tout à fait intéressantes : un argument de plus qui vient alimenter l’émergence des sphères publiques !

À suivre… vu que c’est un feuilleton.

Éthique ou rappel à l’ordre ?

Et si on cite Thierry Thuillier, directeur des rédactions à FTV : publier sur Twitter, « est un acte journalistique qui impose les mêmes règles que nous appliquons sur la fiabilité de l’information ». Alors pourquoi FTV doit-elle inclure un chapitre « consacré aux règles que doivent respecter les journalistes des rédactions pour l’utilisation des réseaux sociaux » dans sa future charte éthique publiée en septembre ?Les journalistes auraient-ils oublié à ce point les fondamentaux de leur métier pour que la direction d’un média public juge opportun de leur rappeler, comme à l’école ?

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Les journalistes priés d’être sérieux sur Twitter

Les rédacteurs en chef sifflent la fin de la récréation sur Twitter. Moins populaire en France que Facebook, le réseau de micro-blogging était utilisé jusque-là surtout par des professionnels, journalistes et geeks, qui échangeaient des informations, des blagues et parfois aussi des critiques sur des hommes politiques ou des confrères. « C’est un petit monde, qui se parle avec ses codes et se comprend », commente Ludovic Blecher, rédacteur en chef de Liberation.fr.
L’élargissement de l’audience du réseau a changé la donne. Selon une étude de l’agence Semiocast, publiée mercredi 13 juillet, Twitter aurait désormais 3,3 millions d’adeptes en France. Mais seulement une moitié des comptes serait active.

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